Une autre histoire européenne
10 janv. 2016Pensée(s) en actions de la prospective au projet interterritorial pour une culture écoresponsable (2008), mes recherches sont inspirées du sens et des valeurs du service public. Nourrie d'une pensée complexe en liens, in(ter)disciplinaire au sens d'Edgar Morin, entre littérature, écriture de la nature ou écopoétique(s), objets d'art d'expositions des musées et des patrimoines, la passion cognitive s'est muée en jardin-eco-culture virtuel (2010) puis en recherche scientifique d'écomorphisme(s), formes d'écologie dans l'art (2012).
Fidèle partenaire de recherche et mentor gentleman à l'éthique partagée au sens de Reverdy1, Claude d'Anthenaise Conservateur Général, Directeur du Musée de la Chasse et de la Nature et ancien inspecteur des monuments historiques, croise mon chemin à l'exposition du Grand Palais "Beauté animale", un signe. Puis Michel Van Praët, professeur fondateur de la Grande Galerie de l’Évolution du Muséum National m'ouvre la voie d'une muséologie pionnière. Avec Nathalie Machon, Directrice de l’École Doctorale du Muséum, vient l'efficacité d'une direction bienveillante.
A l'origine, un écho à "l'écologie innée des femmes2" née entre deux cultures européennes.
L'une est profonde, stratégique et durable à l'orée d'une forêt fertile française perchée dans les arbres. Distance (éco)anthropologique avant l'heure sur un milieu de vie domestique, refuge vital d'une "enfant des bois" ou (in)conscience d'une femme sauvage qui court avec les loups ? Un esprit qui ne connaît ni frontière, ni culture contre nature, sans doute. Une pensée écosystémique instinctive jusqu'aux racines du vivant - végétal, animal, humain - qui cherche et révèle des liens invisibles, voies prospectives fécondes, traces d'un passage entre des mondes.
L'autre est maternelle, urbaine et créatrice d'un sentiment océanique en escales récurrentes originelles basques à Bilbao et vers sa côte rocheuse sauvage jusqu'en Cantabrie. Cette recherche entre art, nature et symbolique en Europe (re)lie ma destinée à l'histoire de ma famille. Agustín de la Herran (1898-1975), critique d'art a dédié sa vie à l'œuvre de Francisco de Goya. La lecture fortuite de son livre "Por un Arte mejor. Libro de oro y del mensaje de Goya/Pour un art meilleur. Livre d'or du message de Goya", 1959, Bilbao ; "Goya y la Naturaleza/Goya et la nature", 1963 - est l'avatar d'un trésor. Ses recherches découvrent l'importance du symbolisme de la nature à travers les allégories fantastiques de Goya.
Dans le sillage de cet héritage, mes travaux reconstituent une genèse et l'évolution de nouvelles formes artistiques en lien avec le vivant, une morphogénéalogie – ou (éco)morphogénéalogie – d’après des récits d’expositions européennes et à partir des années 1930. 174 artistes ont été répertoriés suivant deux classes d’âge équivalentes de plus et moins de 55 ans. Notre sélection d'artistes est issue majoritairement des dictionnaires d’histoire de l’art et dont les diffusions d'oeuvres récentes en France (2010-2015) interrogent et légitiment les thèmes de l’écologie. Une vision communément admise fonde des origines américaines au « mouvement » d'écologie dans l’art. Notre référencement d’oeuvres d'artistes internationaux témoigne à 70% de son origine européenne. Ainsi, l’écologie dans l’art trouve ses racines dans une morphogenèse européenne inexplorée. Une autre histoire de l'art3 s'écrit.
1 "L'éthique c'est l'esthétique du dedans." Pierre Reverdy
2 Pinkola-Estés, Clarissa Femmes qui courent avec les loups, Histoires et mythes de l'archétype de la femme sauvage, 2001
3 Titre de l'ouvrage collectif "Une autre histoire de l'art" sous la direction de Laurent Le Bon, Yves Le Fur et Jean de Loisy, 2013.
"Cette aventure de l'oeil est l'oeuvre des grands regardeurs." p. 8
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" Ecomorphisme, vers une culture du vivant. Vu(e) des arbres au musée, " perchoirs " symboliques " - 22 pages, 89-110, 2018 / Automne 2019 ©Ecozon@ 2019 ISSN 2171-9594. Revue Ecozon@ European ...
http://www.jardin-eco-culture.com/2019/11/ecomorphisme-publie.html